A l’occasion de l’exposition nationale Les Pléiades / 30 ans des FRAC à Toulouse, Les Reflets de Franck Scurti « éclairent » le public, de la gare de Toulouse Matabiau jusqu’aux Abattoirs/FRAC Midi-Pyrénées, grâce au soutien d’une entreprise au cœur de sa région : les Laboratoires Pierre Fabre.

 

Les Reflets, de la gare au musée, invitation au voyage

DSC_0791 DSC_0716Du 20 septembre 2013 au 5 janvier 2014, les visiteurs de la gare de Toulouse Matabiau découvriront Les Reflets de Franck Scurti, 10 enseignes lumineuses installées sur les façades « Départ », « Arrivée » et « Quai n°1 »  du lieu public le plus fréquenté de la région Midi-Pyrénées, avec un trafic de près de 10 millions de voyageurs par an. Une onzième enseigne est disposée sur la façade de la médiathèque des Abattoirs/FRAC Midi-Pyrénées, tel un « fil d’Ariane » reliant la gare à l’exposition Les Pléiades.

Présentés à leur création au Printemps de Septembre en 2004, grâce à une commande publique coproduite par le Ministère de la Culture (Délégation aux Arts Plastiques), la Ville de Toulouse et la Fondation Electricité de France, intégrés depuis dans des collections publiques et privées prestigieuses, Les Reflets de Franck Scurti reviennent à Toulouse, dans le lieu le plus populaire qui soit, comme les enseignes de ces commerces qui sont parfois déjà en gare, ou tout proches.

Deux médiatrices sont présentes dans la gare pour saisir ce que ce projet comme ces œuvres « reflètent » pour les passants et voyageurs, de notre société et de nos vies.

Le FRAC entre en gare

 

Le mécénat des Laboratoires Pierre Fabre 

Cet évènement est le premier auquel l’entreprise participe en tant que partenaire officiel depuis le décès de son Président Fondateur en juillet dernier.

Dans l’hommage qu’elle a rendu à cette occasion à M. Pierre Fabre, Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture et de la Communication, a rappelé « l’homme de coeur, l’homme d’action, le grand mécène [qu’il fut] avec élégance et discrétion«  au service du rayonnement culturel de sa région d’origine.

Pour les Laboratoires Pierre Fabre, tout a commencé avec une pharmacie place Jean-Jaurès à Castres en 1951.

Pour Franck Scurti, tout a commencé avec le reflet d’une enseigne de Pharmacie dans une flaque d’eau au début des années 2000 …

Au-delà du clin d’œil de la Croix Verte, les résonances sont multiples entre la création contemporaine soutenue par les FRAC et des valeurs auxquelles M. Pierre Fabre a toujours attaché la plus haute importance : la quête du beau, l’exploration de nouveaux concepts, la prise de risque pour les mettre en œuvre et la volonté de les partager avec le plus grand nombre.

 

Télécharger  le Communiqué de Presse: 130920_CP_30_ans_FRAC_Scurti_Matabiau


© galerie Michel Rein, ADAGP, FRAC Midi-Pyrénées

© photos entreprise contemporaine 2013

 

Premier regard

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Ces Reflets, dont dix sont installés à la gare de Toulouse Matabiau et l’un sur la façade de la médiathèque des Abattoirs de Toulouse, se présentent comme autant d’enseignes, à peine différentes de celles qui ponctuent nos rues : la croix de pharmacie, les lunettes de l’opticien, celle du marchand de kebabs… Mais à bien y regarder, elles ne sont pas tout à fait ordinaires.

 

Deuxième regard

« Les Reflets sont des représentations d’enseignes lumineuses. Je les ai appelées comme ça, car elles sont légèrement déformées, un peu comme lorsque l’on voit une forme dans une flaque d’eau, mais ici, cette perception est figée, solidifiée. J’ai créé une distorsion entre l’objet et sa représentation, pour essayer de faire apparaître la dualité du rêve et du réel. » (Franck Scurti, Home-Street-Museum, Paris, Presses du Réel, 2010)

 

Regard sur l’histoire

En 1720, déjà, Jean-Antoine Watteau peint pour le marchand de tableaux Edmé-François Gersaint une enseigne restée célèbre, et qui attira à l’époque le tout Paris. En 1960, Marcel Duchamp place en façade de la galerie d’Arcy à New York une enseigne de tabac, symbole de l’exposition Surrealist Intrusion in the Enchanters’ Domain et couverture du catalogue du même nom. Franck Scurti renoue aussi avec une obsession poétique des artistes, déjà présente dans le fameux portrait des Époux Arnolfini de Van Eyck (1534) : le reflet. Par le biais de cet artifice, le peintre inclut le spectateur dans le tableau. Toute la subjectivité de notre regard tient dans un miroir…

 

Regard sur notre société

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Pour Franck Scurti, « ce sont des signes familiers, que tout le monde connaît et qui permettent de comprendre qu’il s’agit d’un message sur le monde matériel d’aujourd’hui ». S’informer (Presse), se nourrir des diversités (Kebab, Boucherie Halal, New Hong Kong), mieux voir le monde (Opticien), prendre soin de soi (Pharmacie)… notre culture d’une consommation désormais globale trouve ici les Reflets que chacun voudra bien y voir, miroirs de notre société et de nos vies.

 

Franck Scurti

Né en 1965 à Lyon. Artiste. Vit et travaille à Paris.

« Satirique, poétique et politique, loin des purs exercices de style, chaque œuvre a un sujet, une cible, une victime. Elle propose, à qui s’arrête devant, de prendre conscience des habitudes et de la vacuité de la société contemporaine, considérée selon le point de vue de la valeur, que l’art a d’ordinaire le bon goût d’ignorer » (Philippe Dagen, « Franck Scurti change le banal en art », Le Monde 27/07/11).

De nombreuses expositions lui ont été consacrées, notamment au Centre Georges Pompidou (1993), au Palais de Tokyo (2002), à la Liverpool Biennale, au Magasin de Grenoble (2007) et au Musée d’Art Contemporain de Strasbourg (2011).