Damian Ortega Campo de vision/Champ de vision, 2008 © Espace 315, Centre Pompidou, Paris & Galerie Kurimanzutto, Mexico

 

Damian Ortega 2Premier regard

Cinq mille trois cent cinquante plaques rondes en plexiglas coloré (rouges, jaunes, bleues, grises) formant par deux un objet sphérique, suspendues à des fils d’acier sur 12 mètres de long, 5 mètres de large et autant de hauteur : nous « traversons un flux de molécules » constituant peut-être la « matière » d’un dessein plus large ?

 

Deuxième regard

Damian Ortega nous invite à une expérience sensorielle, qui nous fait d’abord voir la multitude avant de voir l’essentiel : par un « trou de souris » disposé dans le mur opposé, l’image d’un œil, constitué du tout. Et de poser la question: quelle est l’acuité de notre « point de vue »? Que voyons-nous « vraiment »?

 

Regard sur l’histoire

Hans Holbein peint, au premier plan des Ambassadeurs (1533), une anamorphose que l’on peut déchiffrer d’un seul point de vue : un crâne, à la surface de la toile, jette un doute sur ce que l’œil perçoit. C’est donc dans la manière même de peindre qu’il suscite un trouble des sens, venant mettre en cause l’assurance de l’homme dominant le monde par les sciences et la religion.

 

Regard sur l’entreprise

Cette installation explicite certaines découvertes des neurosciences : la forme après la couleur, les lignes n’existent pas… Comme dans l’entreprise, notre « champ de vision » est différent selon où l’on se trouve, notre appréhension des problèmes également. De l’importance du « point de vue » dans l’établissement d’une « vision commune » et l’engagement d’un mouvement collectif.