la gare, nouvelle agora contemporaine

Théophile Gautier, comme nombre de ses contemporains, voyait en la gare l’agora de la cité moderne : « Ces cathédrales de l’humanité nouvelle sont les points de rencontre des nations, le centre où tout converge, le noyau de gigantesques étoiles aux rayons de fer s’étirant jusqu’au bout de la terre ». Dès le XIXe siècle, la gare devient la porte de la cité et le pivot de l’aménagement urbain. Mais selon le désir des artistes, Courbet et Monet en premier lieu, c’est aussi le plus beau des musées, celui où l’art rencontre le public, peut s’épanouir en des dimensions monumentales. « Parce qu’elle brassait en son sein des masses considérables d’individus de toutes provenances et de toutes classes sociales, la gare aurait pu devenir, comme le souhaitaient Monet ou Courbet en France, Jules Destrée en Belgique, le lieu idéal pour populariser un art nouveau, en offrant aux artistes l’immensité de ses murs, un théâtre d’opérations d’une ampleur sans précédent ». (Le Temps des gares, Paris Centre Georges Pompidou, 1978, p. 33). Cette volonté, la troisième République s’en saisira, en des décors qui ont le charme éclectique de la fin du siècle.
Aujourd’hui plus que jamais, les enjeux des FRAC répondent à ces espoirs : faire sortir l’art du musée, aller vers les territoires, faire rayonner l’art de ces dernières années et aller à la rencontre du plus large public. À l’étoile du chemin de fer correspond cet astre nouveau, dans une volonté de rencontres et de décloisonnement.

Inscrites au cœur des quartiers, des villes et des territoires, les gares sont à l’image de leurs spécificités, vitrine de notre monde urbain en profonde mutation.

Au sein de ces nouvelles agoras contemporaines, entreprisecontemporaine® invite le meilleur des artistes d’aujourd’hui, à initier une rencontre entre le plus large public et l’art de notre temps, à encourager l’esprit de curiosité et de découverte pour recréer ce lien contribuant au « mieux vivre ensemble ».