Kader Attia « Tsunami“, 2006 © GALLERIA CONTINUA, San Gimignano/Beijing/Les Moulins et Le Magasin, CNAC, Grenoble

 

Kader Attia 2Premier regard

De la tôle ondulée, pliée comme une vague, dont la crête serait à douze mètres de haut, juste éclairée par des néons qui soulignent son aspect monumental, d’abord objet séduisant, finalement message effrayant : une réplique, grandeur nature, de la vague du tsunami du 27 Décembre 2005 qui ravagea les côtes Asiatiques.

 

Deuxième regard

Riche de sa double culture française et algérienne, Kader Attia est un « artiste de la collision », mêlant des références historiques au monde d’aujourd’hui, dans ses dimensions culturelles, ethniques, sociales, écologiques : ici un désastre naturel qui accable un peu plus des pays déjà démunis.

 

Regard sur l’histoire

En 1819, Géricault crée l’événement au Salon : en rupture avec la tradition classique, il montre des hommes aux prises avec les éléments, ballottés par la furie du destin. Le mur liquide qui se dresse face au spectateur dessine un espace inédit qui, conjugué à l’utilisation de la lumière et à l’expressivité des corps, annonce le romantisme. Ces naufragés symbolisent aussi l’excès d’optimisme d’un commandant trop sûr de lui. Il s’échoua au large du Sénégal et provoqua un naufrage qui révéla alors l’incurie de la Restauration.

 

Regard sur l’entreprise

C’est la déferlante d’une nature que l’homme a cru un instant pouvoir maitriser, la déferlante d’un Sud qui rappelle au Nord que l’avenir de la planète passe par la solidarité entre le Nord et le sud, pour un développement vraiment durable.